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dimanche 2 novembre 2014

La vie d'André : novembre 1914

Certainement profondément influencé par les écrits du poète Sylvio Pellico ("Discours à un jeune homme"),
                                                 








Extrait de l'ouvrage de Sylvio Pellico


"Des devoirs des hommes "


"Discours à un jeune homme"
                                
André recopie en première page de son carnet de poèmes, là où il peut laisser libre cours à l'expression de son "romantisme", le poème "Ode sur la mort de Sylvio".



Les premiers poèmes  qu'André compose sont datés d’août 1914 : la plupart sont remaniés plusieurs fois, avant la forme définitive.

Extrait du carnet de poèmes d'André


                                              
La poésie mais aussi  le dessin vont être ses compagnons d'évasion : avide de connaissances, il améliore sans cesse ses compétences.

Il va se construire une véritable bibliothèque de dessinateur : revues, périodiques, manuels, à l'image de " Cottages et constructions rurales" dont sont extraits ces croquis
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Extrait de "Cottages et Cion Rurales"
Albin Michel Editeur
Extrait de "Cottages et Cion Rurales"
Albin Michel Editeur








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Sa passion pour le dessin ne s’arrête pas au domaine de la construction. Il aime aussi le dessin d'art, l’aquarelle, le pastel.

Pour perfectionner son trait de crayon, il consulte de nombreuses parutions, telle "Le Modèle" dans lequel il va trouver des précieux conseils qui compléteront ses connaissances artistiques et qu'il appliquera méthodiquement pour que son art devienne presque "parfait".






















Dessin, lecture, poésie...mais quotidiennement la sinistre "réalité" des événements, même si la ville retrouve un calme précaire : "...le département de l'Yonne, et Sens en particulier, cessaient d'être dans la zone des armées... l'ennemi était suffisamment éloigné pour ne plus avoir à craindre des opérations militaires..." (source : à chacun sa guerre-G. Daguin-SAS/CEREP)

Correspondance adressée à Paul Jumeau, son père

..."Vous avez eu à Sens la chance d'être préservée de l'invasion. Vous ne saurez jamais votre chance car la situation a été épouvantable partout où ils sont passés..." (extrait retranscrit de cette correspondance)

Bien que la censure sur la presse soit maintenue, les horreurs de la guerre s'affichent aux yeux des sénonnais.

La bataille de la Marne a permis de sauver Paris. A quel prix..."...le nombre de blessés qui passent à Sens, en provenance des combats de la Marne dépasse les 40000 ! Les plus sérieusement touchés étaient hospitalisés. Ceux qui mouraient étaient enterrés avec les honneurs et leurs tombes fleuries régulièrement par des habitants unis, touchés par le sacrifice de ces inconnus. Une reconnaissance qui s'étendait à tout le canton..." (source : à chacun sa guerre:G.Daguin-SAS-CEREP)

Source : l'Illustration du 5 septembre 1914
Le terrible dessin de Lucien Jonas ne peut  "qu'exalter la patriotique fureur de nos combattants et les exciter à redoubler d'efforts pour libérer notre sol et pour le garder désormais inviolable" (l'Illustration du 31 octobre 1914)

L'intrus - dessin de Lucien Jonas

On est à l'entrée de l'hiver : on soigne les blessés, on enterre les morts, et on pense aux" vivants" , à tous ceux qui se battent : comme à l'image nationale, un élan de solidarité monopolise les femmes, les jeunes filles, les religieuses qui vont tricoter "...tricots, gilets de laine, chandails, chaussettes, cache-nez, gants de laine,furent remis au dépôt des régiments à la caserne Gémeau pour être distribués..." (source : à chacun sa guerre : G.Daguin/SAS/CEREP)

Le tricot du Combattant
Source : l'Illustration du 24 octobre 1914

Dans cette spirale infernale, pour André et sa famille, la fin de l'année 1914 voit aussi le départ proche de Pierre, l'aîné, comme tous les jeunes de la classe 15. 



(prochain article : début décembre 2014)
-Première correspondance de Pierre-